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Le « boom de productivité pauvre en emplois » du commerce de détail britannique : les salaires plus élevés et les coûts fiscaux du Labour se heurtent à l'automatisation, et le Guardian avertit que l'histoire pourrait se répéter

Comment la vague d'automatisation du commerce de détail britannique, « pauvre en emplois », trouve un écho au Maroc. Ce que startups et décideurs politiques peuvent faire pour orienter une croissance équitable de l'IA.
Dec 29, 2025·5 min read
Le « boom de productivité pauvre en emplois » du commerce de détail britannique : les salaires plus élevés et les coûts fiscaux du Labour se heurtent à l'automatisation, et le Guardian avertit que l'histoire pourrait se répéter
# Le « boom de productivité pauvre en emplois » du commerce de détail britannique : ce qu'il signifie pour l'avenir de l'IA au Maroc L'automatisation est en train de remodeler le commerce de détail au Royaume‑Uni. Le Guardian affirme qu'un nouveau « boom de productivité pauvre en emplois » émerge. Cette dynamique compte bien au‑delà de la Grande‑Bretagne. Le Maroc s'engage lui aussi dans un avenir du commerce de détail propulsé par l'IA. Au Royaume‑Uni, le chômage a augmenté, tandis que la production a seulement légèrement progressé. Ce mélange fait grimper la productivité mesurée. Une grande partie de ce gain vient pourtant surtout de la disparition d'emplois peu rémunérés dans le commerce de détail. Il ne reflète pas une innovation généralisée. Les dirigeants de la distribution imputent cette situation à la hausse des salaires minimums. Ils évoquent aussi des changements fiscaux qui renchérissent l'embauche du personnel débutant. Confrontées à des coûts d'emploi supérieurs d'environ 10 %, de nombreuses enseignes gèlent les recrutements. Elles investissent plutôt dans l'automatisation. Les postes vacants dans les magasins britanniques ont diminué, même pendant la période habituelle de recrutement des fêtes. Des outils d'automatisation comme les caisses libre‑service et les étiquettes électroniques de rayon se répandent rapidement. Les scanners portatifs et la surveillance basée sur l'IA gagnent aussi du terrain en magasin. Le Guardian y voit des échos de la Grande‑Bretagne au début de l'ère industrielle. À l'époque, la mécanisation des usines a entraîné une croissance rapide de la productivité. Pendant des décennies, les gains ont surtout profité aux propriétaires. Cette phase est parfois appelée la « pause d'Engels ». Aujourd'hui, des responsables de la Banque d'Angleterre avertissent que l'IA et l'automatisation pourraient bouleverser l'emploi à une échelle similaire. Leur message est clair : les gains de productivité sont les bienvenus. Sans formation ni filets de sécurité, une réaction sociale est toutefois très probable. Alors, pourquoi le Maroc devrait‑il se soucier d'une histoire de marché du travail britannique ? Les mêmes forces poussent les distributeurs britanniques vers une automatisation « pauvre en emplois ». Elles façonnent désormais la modernisation des magasins, des centres commerciaux et des plateformes de e‑commerce marocains. ## Points clés - Le commerce de détail britannique montre comment des changements salariaux et fiscaux peuvent déclencher un boom de productivité pauvre en emplois. - L'écosystème d'IA en pleine croissance du Maroc et son secteur de la distribution en modernisation pourraient affronter des pressions similaires. - Les choix de politique publique, de design des startups et de formation décideront si l'IA remplace ou renforce les travailleurs. Un « boom de productivité pauvre en emplois » désigne une croissance tirée surtout par le remplacement des travailleurs. Elle provient moins de la création de nouveaux emplois de meilleure qualité. La production par travailleur augmente. En parallèle, les opportunités d'entrée sur le marché du travail se réduisent et la voie vers la classe moyenne se resserre. Le Maroc a une population jeune et une économie fortement orientée vers les services. La distribution, l'hôtellerie‑restauration et le commerce informel absorbent de nombreux primo‑travailleurs. Ce sont précisément le type de rôles que les scanners et les caisses libre‑service peuvent automatiser. La logistique pilotée par l'IA grignote elle aussi ces emplois. L'expérience britannique montre comment les politiques salariales et fiscales peuvent inciter les entreprises à se tourner vers l'automatisation. Cette dynamique peut être plus rapide que l'adaptation des systèmes de compétences. Le Maroc fait face à une réalité fiscale différente. Les pressions pour augmenter les salaires et formaliser le travail y croissent cependant aussi. Parallèlement, le Maroc construit un écosystème de l'IA. Les universités développent des programmes en data science, et les communautés tech organisent des meetups et des hackathons autour de l'IA. Les investisseurs observent les startups locales qui appliquent le machine learning à la logistique, à la finance et à l'agriculture. Les stratégies gouvernementales de transformation numérique mentionnent de plus en plus l'IA, le cloud et les infrastructures de données. La direction est claire. Le Maroc veut se positionner comme une économie compétitive, à forte composante technologique, reliant l'Afrique, l'Europe et le Moyen‑Orient. Pour les décideurs marocains, l'histoire britannique est à la fois un avertissement et une opportunité. Si la politique en matière d'IA est mal conçue, les gains de productivité pourraient arriver sans suffisamment de nouveaux emplois décents. Bien conçue, en revanche, elle permettrait à l'IA de soutenir une croissance inclusive et la formalisation du travail. Dans les supermarchés et centres commerciaux marocains, les outils numériques transforment déjà le travail. Les systèmes modernes de point de vente et les lecteurs de codes‑barres réduisent le temps passé en caisse. Des outils d'analyse basiques allègent aussi le travail en arrière‑boutique. La prochaine phase ajoute davantage d'intelligence. La vision par ordinateur peut surveiller les stocks en rayon, prédire quand les produits seront épuisés et déclencher le réassort. Les algorithmes de recommandation peuvent faire remonter des offres ciblées auprès des clients via des applications et des programmes de fidélité. Ces outils peuvent soit compléter le personnel, soit remplacer certaines tâches. Si un magasin utilise des caméras et des outils d'analyse pour suivre chaque article, ses besoins changent. Il peut alors réduire le nombre de contrôleurs, de caissiers et d'agents de sécurité. Pour l'instant, de nombreux distributeurs marocains s'appuient encore sur de bas salaires. Ils recourent aussi à des arrangements informels, ce qui rend l'automatisation moins urgente qu'au Royaume‑Uni. Mais les salaires minimums augmentent et l'application de la fiscalité se durcit. À mesure que les formats modernes de distribution se répandent, l'intérêt économique de l'automatisation se renforcera. Le Maroc n'a pas besoin de craindre l'IA. Il doit plutôt façonner la manière dont l'IA pénètre dans les magasins, les entrepôts et les centres d'appels. L'objectif devrait être d'accroître la productivité tout en développant les emplois de qualité. Il ne s'agit pas simplement de réduire les effectifs. Cela nécessite des politiques volontaristes. Plusieurs domaines semblent particulièrement importants pour les décideurs marocains. Ils veulent éviter une trajectoire de croissance dure et pauvre en emplois. - Relier la politique salariale aux compétences et à la productivité. Des salaires planchers plus élevés peuvent pousser les entreprises à investir. Ils fonctionnent mieux s'ils s'accompagnent de formation et d'apprentissages pour les travailleurs de première ligne. Des dispositifs de montée en compétences doivent compléter ces hausses. - Moderniser la formation et les services de l'emploi pour une économie de la distribution numérique. Les agences publiques de l'emploi, les collectivités locales et les organisations professionnelles peuvent concevoir conjointement des programmes de reconversion. Ces parcours peuvent viser les caissiers, les employés d'entrepôt et les agents de centres d'appels dont les postes sont menacés. - Utiliser les outils fiscaux et les marchés publics pour orienter l'automatisation vers l'augmentation, et non la substitution pure. Les incitations pourraient privilégier les projets qui créent de nouveaux rôles, comme l'annotation de données ou la maintenance. Le support client amélioré peut aussi constituer un nouveau métier, plutôt que de supprimer des emplois de première ligne. - Renforcer la protection sociale et l'accompagnement des transitions. Si l'automatisation élimine des postes, les travailleurs devraient bénéficier d'un soutien de revenu. Ils doivent aussi accéder à la reconversion et à une aide à la recherche d'emploi. Ces dispositifs évitent que les ajustements ne nourrissent la frustration. - Définir des règles claires pour les données, la vie privée et la surveillance dans les magasins. La reconnaissance faciale et l'analyse comportementale soulèvent des questions sensibles. Des lignes directrices peuvent protéger les clients et le personnel tout en permettant l'innovation. Les startups marocaines de l'IA jouent un rôle central dans le choix de la trajectoire du commerce de détail. Leurs produits peuvent remplacer des travailleurs. Ils peuvent aussi rendre le personnel existant plus productif et plus précieux. Par exemple, des assistants d'IA sur tablette peuvent aider le personnel en magasin à répondre aux questions sur les produits. Ils peuvent aussi suggérer des alternatives et vérifier les stocks instantanément. Les systèmes de prévision de la demande peuvent réduire le gaspillage et les ruptures de stock. Ils libèrent les travailleurs des tâches de comptage manuel et leur permettent de passer plus de temps avec les clients. Si les outils d'IA marocains ne servent que les grandes enseignes, le risque d'une économie à deux vitesses augmente. Les grands distributeurs gagnent alors en efficacité, tandis que les petits commerces prennent du retard. Les travailleurs des marchés informels restent encore plus à la traîne. Il existe aussi un problème de vivier managérial. Si les emplois de premier niveau disparaissent, où les futurs responsables de magasin, superviseurs et directeurs régionaux apprendront‑ils comment fonctionne le métier ? Les entreprises qui automatisent doivent être prêtes à investir massivement dans la formation interne. Le personnel peut commencer dans des rôles mixtes humain‑machine. Il peut ensuite évoluer vers des postes d'analyse de données, d'amélioration des processus ou d'expérience client. L'histoire suggère que cette transition ne se gèrera pas d'elle‑même. La « pause d'Engels » britannique n'a pris fin qu'après des luttes sociales et des réformes politiques. De nouvelles institutions ont peu à peu rééquilibré le rapport de force entre le capital et le travail. Le Maroc a aujourd'hui l'occasion de tirer les leçons du boom de productivité pauvre en emplois qui émerge au Royaume‑Uni. Il peut choisir de ne pas reproduire ce modèle. Avec des politiques réfléchies, des startups responsables et des distributeurs proactifs, l'IA peut augmenter la productivité dans les magasins et les entrepôts. Elle peut aussi ouvrir de meilleures perspectives pour les jeunes travailleurs.

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