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Tribunal de Munich : OpenAI a utilisé illégalement des paroles de chansons lors de l’entraînement de ChatGPT ; dommages‑intérêts accordés, appel possible

L’Allemagne a jugé que ChatGPT a porté atteinte à des paroles de chansons et a ordonné des dommages‑intérêts. Voici ce que ce précédent signifie pour les startups IA du Maroc et les décideurs politiques.
Nov 13, 2025·4 min read
Tribunal de Munich : OpenAI a utilisé illégalement des paroles de chansons lors de l’entraînement de ChatGPT ; dommages‑intérêts accordés, appel possible
## La décision en bref L’Allemagne a tracé une ligne claire pour l’entraînement de l’IA. Le 12 novembre 2025, TechCrunch a rapporté une décision historique à Munich. Le tribunal a indiqué que ChatGPT avait utilisé illégalement des paroles de chansons protégées lors de l’entraînement. Des dommages‑intérêts ont été accordés à la GEMA, avec un appel encore possible. Au tribunal régional de Munich (Landgericht München I), la juge présidente Elke Schwager a rendu la décision. Le tribunal a constaté qu’OpenAI avait mémorisé des paroles protégées au sein de ses modèles de langage. Il a également constaté que ChatGPT reproduisait ces paroles dans ses sorties. Chaque acte portait atteinte aux droits d’exploitation en vertu du droit allemand, a précisé le tribunal. GEMA a intenté l’action en novembre 2024. Elle représente environ 100 000 compositeurs, paroliers et éditeurs en Allemagne. La plainte s’est concentrée sur neuf chansons bien connues. Des exemples incluent « Männer » de Herbert Grönemeyer et « Atemlos durch die Nacht » de Helene Fischer. OpenAI a soutenu que ChatGPT apprend des schémas statistiques à partir de vastes ensembles de données. Elle a affirmé que le système ne stocke ni ne copie des œuvres spécifiques. La société a également soutenu que les sorties dépendent des requêtes des utilisateurs. Ainsi, les utilisateurs, et non OpenAI, devraient supporter la responsabilité. Le tribunal a rejeté ces arguments. Il a précisé que la mémorisation interne et la reproduction externe peuvent toutes deux porter atteinte aux droits. Des dommages‑intérêts ont été ordonnés, bien que le montant n’ait pas été divulgué. OpenAI a déclaré qu’elle n’était pas d’accord et envisage les prochaines étapes. Les déclarations publiques ont présenté le différend différemment. OpenAI a souligné que la décision concerne un ensemble limité de paroles. GEMA a qualifié le verdict de précédent pour l’Europe et de défense des moyens de subsistance des créateurs. Les organisations de défense des droits y voient une étape importante pour les discussions de licence avec les développeurs d’IA. ## Pourquoi c’est important pour le Maroc Les tribunaux européens façonnent des règles pour les entrées comme pour les sorties. Les entreprises déployant l’IA générative doivent suivre la provenance des données d’entraînement. Elles doivent également contrôler les sorties qui risquent de reproduire des œuvres protégées. Cela a des conséquences pratiques pour l’écosystème IA du Maroc. La scène IA du Maroc est en croissance et pragmatique. Les startups se regroupent dans des pôles comme Technopark et des incubateurs liés aux universités. Des programmes dans des institutions telles que l’Université Mohammed VI Polytechnique soutiennent des initiatives de deep‑tech. Des centres de recherche comme MAScIR stimulent l’innovation appliquée. Les acteurs gouvernementaux gèrent déjà des domaines politiques connexes. L’Agence de Développement du Digital (ADD) coordonne la transformation numérique. La CNDP supervise la protection des données personnelles en vertu de la loi 09‑08. La BMDA gère les droits d’auteur et les licences pour les œuvres créatives. La décision de Munich renforce la logique d’une IA axée d’abord sur les licences. Elle suggère que les tribunaux peuvent considérer l’entraînement sur des œuvres protégées comme une exploitation. Elle avertit également que la reproduction de contenu mémorisé peut engager la responsabilité. Cette orientation devrait guider les startups et entreprises marocaines. ## Mesures pratiques pour les startups et entreprises marocaines Commencez par la gouvernance des données d’entraînement. - Créer un registre des sources pour tous les jeux de données, les crawls et les données synthétiques. - Privilégier des corpus sous licence ; contracter avec des éditeurs et la BMDA pour la musique ou les paroles. - Utiliser des contenus Creative Commons avec des licences compatibles ; éviter CC BY‑NC pour des produits commerciaux. - Filtrer les répertoires de paroles et les bases de données de chansons connus comme protégés par le droit d’auteur. - Dédupliquer et limiter les séquences quasi‑dupliquées qui augmentent le risque de mémorisation. - Conserver les traces de consentement ; suivre les conditions de licence, les territoires et les dates d’expiration. - Mettre en œuvre des listes d’opt‑out de titulaires de droits lorsque c’est applicable. - Tester les modèles pour la mémorisation verbatim en utilisant des vérifications de correspondance exacte sur des catégories à risque. Contrôler les sorties pour réduire le risque d’atteinte aux droits. - Ajouter des filtres de contenu pour bloquer les demandes de paroles et les longues citations. - Détecter un chevauchement élevé d’« n‑grammes » avec des corpus de paroles connus et supprimer les sorties. - Limiter le nombre maximal de tokens afin d’éviter de longs passages verbatim dans les complétions. - Utiliser la génération augmentée par récupération avec des sources sous licence pour le rappel factuel. - Fournir des messages de refus qui orientent les utilisateurs vers des sources licites ou des services sous licence. - Journaliser les requêtes qui déclenchent des refus et améliorer les filtres via des audits réguliers. Renforcez votre stratégie vis‑à‑vis des fournisseurs. - Demander des rapports de transparence aux fournisseurs de modèles sur les sources d’entraînement et les pratiques d’exclusion. - Exiger une indemnisation contractuelle et des modes respectueux du droit d’auteur dans l’API. - Activer des politiques régionales et des filtres plus stricts pour les utilisateurs de l’UE. - Maintenir un circuit d’escalade interne pour les plaintes liées aux droits et les retraits. - Proposer un canal de notification‑et‑retrait et répondre rapidement aux titulaires de droits. ## Mesures de politique et d’écosystème pour le Maroc Les décideurs publics peuvent accélérer une IA responsable tout en protégeant les créateurs. Des orientations claires réduisent l’incertitude pour les startups et les intégrateurs. Les organismes professionnels peuvent coordonner les licences et les normes. - La BMDA pourrait proposer des options de licences collectives adaptées à l’entraînement et à la récupération pour l’IA. - L’ADD pourrait réunir des groupes de travail sur l’IA et le droit d’auteur avec l’industrie et le monde académique. - La CNDP peut mettre à jour ses lignes directrices là où le traitement de l’IA croise les obligations en matière de données personnelles. - Encourager des jeux de données ouverts et bien licenciés en Darija et en Amazigh pour les technologies linguistiques. - Établir un bac à sable IA avec des garde‑fous de conformité et des exigences d’audit. - Promouvoir la recherche sur la mémorisation des modèles, les méthodes d’évaluation et la suppression des sorties. ## Instantanés sectoriels : IA pratique au Maroc De nombreux usages de l’IA au Maroc ne touchent pas aux paroles protégées par le droit d’auteur. Ils peuvent se développer avec un minimum de frictions liées aux droits. Mettez l’accent sur la valeur appliquée et des résultats mesurables. - Agriculture : prédiction de rendement, irrigation de précision et cartographie des sols. - Services d’eau : détection de fuites, prévision de la demande et suivi des actifs. - Logistique et mobilité : optimisation des itinéraires, maintenance de flotte et planification de la demande. - Service client : chatbots bilingues en Darija et en français pour les centres d’appel et l’e‑commerce. - Tourisme : assistants de voyage multilingues, bots de service hôtelier et planification d’itinéraires. - Fintech : détection de fraude, scoring de risque et suivi de conformité. - Santé : tri des rendez‑vous et assistance à l’imagerie sous supervision clinique. - Éducation : systèmes de tutorat, outils de préparation aux examens et aides à l’apprentissage des langues. ## Servir les marchés de l’UE : conformité pratique Les entreprises marocaines vendent souvent en Europe. La décision de Munich annonce un contrôle accru. Vous avez besoin de processus et de contrats prêts pour l’UE. Considérez la conformité comme une qualité produit. - Séparer les déploiements UE avec des filtres de sortie plus stricts et une journalisation renforcée. - Utiliser des sources sous licence pour toute récupération pouvant inclure de la musique ou des paroles. - Documenter les versions des modèles, les sources d’entraînement et les notes de version pour les audits. - Nommer un point de contact pour les droits concernant les plaintes européennes. - Travailler avec un conseil juridique sur les exceptions de fouille de textes et de données et les mécanismes d’opt‑out. ## Clarifications de type FAQ Cette décision interdit‑elle l’entraînement sur l’internet ouvert ? Elle traite des entraînements qui mémorisent et reproduisent des paroles protégées sans autorisation. Elle ne tranche pas tous les scénarios ni tous les types de contenu. Les résultats peuvent varier selon les juridictions. Les utilisateurs pourraient‑ils être seuls responsables ? Le tribunal a indiqué qu’une responsabilité du fournisseur peut exister lorsque les modèles mémorisent et reproduisent des œuvres protégées. La responsabilité peut également dépendre des requêtes et des paramètres du système. Consultez un conseil si votre produit permet des sorties à risque. L’usage loyal (fair use) est‑il une défense ici ? L’affaire a appliqué le droit allemand, qui diffère du fair use américain. Les standards juridiques varient selon les pays. Ne supposez pas une équivalence transfrontalière. Les pages de paroles publiques sont‑elles libres d’utilisation ? La disponibilité publique n’équivaut pas à une licence. Le droit d’auteur requiert une permission ou une exception valide. Considérez les paroles et la musique comme du contenu à haut risque. Cela s’appliquera‑t‑il au Maroc ? La décision n’est pas contraignante au Maroc. Elle peut néanmoins influencer les pratiques de l’industrie et les attentes en matière de licences. Alignez‑vous tôt avec les titulaires de droits locaux et les orientations juridiques. ## Points clés - Le tribunal de Munich a estimé que ChatGPT avait mémorisé et reproduit des paroles protégées, en violation du droit allemand. - Des dommages‑intérêts ont été accordés à la GEMA ; le montant n’a pas été divulgué, et un appel est possible. - Les groupes de défense des droits y voient une étape pour les licences et la gouvernance de l’IA en Europe. - Les acteurs marocains devraient adopter des pipelines de données « licence‑d’abord » et des contrôles stricts des sorties. - Les décideurs peuvent concilier la protection des créateurs et la croissance de l’IA grâce à des orientations claires et pratiques.

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